vendredi 4 février 2011

Le corpus Léonardien

Jour après jour, année après année le corpus léonardien s'enrichit.
L'apport est-il à même de remettre en cause nos connaissance sur le maître ? Parfois.

C'est le cas pour la sculpture par exemple. Avec deux terres cuites, l'une dans une église l'autre en des mains privées, Léonard se voit à même de défendre ses convictions énoncées dans le Paragone. On ne le savait pas sculpteur, on pouvait l'accusé de mauvaise foi, même.

C'est l'iconographie aussi, avec les versions successives de la Vierge aux rochers. Et celles-ci de nous amener à une remise en cause des Ecritures, ou non.
Position intellectuelle et spirituelle nouvelle, intéressante et pleine de promesses.

Son entourage aussi s'élargit, son atelier prend de l'importance, ses épigones aussi au fur et à mesure d'une découverte, telle la Madone de Laroque. Qui est le maître de cette Madone ?

Chaque découverte nous permet aussi d'écorner le mythe, pour établir un profil bien moins mystérieux, plus humain, plus près de nous. Ses origines par exemple : une mère esclave originaire du moyen-orient. Les 1001 unes nuits ;-)

Une nouvelle page d'écriture, un nouveau dessin ne sont pas forcément des évènements.
Faire la part du bon grain de l'ivraie n'est pas aisé, il faut parfois attendre une autre découverte pour évaluer à la hausse ou à la baisse la précédente.
Egarés, oubliés, des éléments reviennent à la surface pour le plus grand bonheur du propriétaire, en premier lieu, pour la communauté scientifique ensuite, prompte à s'étriper pour imposer son point de vue quitte à abandonner tout esprit critique, pour le reste d'une humanité plus ou moins ignorante, en quête d'un héros, d'un génie.
C'est rassurant un héros.