Istanbul capitale culturelle européenne pour 2010 envisage de construire un pont enjambant le Bosphore sur les plans de Léonard. Extrait du CP "One of the most striking projects of AKB is the Leonardo Bridge. The bridge will be built between Eyüp and Sütlüce. The bridge, which was proposed by renowned Italian painter Leonardo Da Vinci in 1502 as part of a civil engineering project for Sultan Bayezid II of Istanbul but never built, will be 240 meters in length. "
On verra, çà me semble très irréaliste cette histoire.
mercredi 19 novembre 2008
dimanche 16 novembre 2008
Paragone et musique de film.
Reportage au 13 heures d'Antenne 2 sur le festival de la musique de film d’Auxerre. Interview de Michael Nyman, l’invité vedette, qui se déclare frustré de n’être jamais partie prenante à l’élaboration du film, exception faite pour La leçon de piano. Double frustration quand signant des autographes personne n’achète ses disques ; il n’a pas assez de pognon sûrement pour s’offrir une nouvelle paire de lunettes ;-) Mais là n’est pas le sujet, quoique. A la question quelle est la place de la musique dans un film, certaines personnes interviewées lui accordent le premier rôle devant les images. Le point de vue se défend assez facilement, mais son contraire aussi, je pense au film muet. Ce qui m’importe c’est la « réouverture » du Paragone, cette comparaison entre les arts, à condition d’y inclure le cinéma (ce qui n’est pas mon cas). Celle-ci est plus qu’un simple classement entre telle ou telle discipline. Elle est aussi le reflet d’une lutte sociale. Léonard dont on connaît les opinions sur le sujet, à conditions d’avoir lu ces carnets ou les extraits repris dans les Guides MAF, ne s’y est pas trompé. Il défendait les plasticiens Vs les littéraires, car à la cour du More ces derniers marquaient des points et engrangeaient budgets et faveurs. « On » a voulu enterré ce type de querelle avec le Laocoon de Lessing. J’ai du mal à définir le « on » mais il suffit de « parcourir » les médias pour s’apercevoir que le Paragone est toujours d’actualité. Les critères sont différents de ceux avancés par le Vinci, mais la hiérarchie des arts et des « artistes » existe toujours. Elle s’exprime en nombre de signes et de colonnes dans les journaux, en nombre de secondes sur les radios et les télévisions, en nombre d’ €, £, ou $, ou en nombre d’entrées. Vanité, car parmi les artistes et les « œuvres » produites aujourd’hui combien sont susceptibles de prétendre au patrimoine mondiale de la culture ? Sur ce critère le cinéma est très mal placé. Le septième art, Hegel le malheureux a classé les cinq premiers laissant les suivants aux soins de l’industrie, est derrière le carnaval, qui n’en et pas un (la justice existe sur cette terre peut-être ;-)). Paradoxalement il semble, mais la question mérite d’être approfondie, que les professionnels du divertissement, producteurs, acteurs et « artistes » de variétés, sans parler des footballeurs (artistes du ballon rond) etc… aient pris le pas sur l’artiste dans le cœur des foules. En appauvrissant nos esprits notre société enrichie le nul. Seul le temps fournira au compositeur, peintre sculpteur, architecte et poète une revanche, trop tard.
mercredi 5 novembre 2008
Madone de Laroque...c'est pas sérieux
Comme vous j'ai vu le reportage de TF1 réalisé sur la conférence de presse de "l'historienne germano-autralienne" affirmant haut et fort que le tableau est de la main du Vinci. Cette thèse date de 2007 à l'époque voilà ce que j'avais écrit : " Telle est en l’occurrence l’opinion de Maike Vogt-Lüerssen après avoir examiné cette œuvre découverte il y 9 ans en France dans un petit village des Cévennes.
L’historienne spécialiste de la Renaissance et de l’héraldisme, est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages dont des biographies sur les Visconti et les Sforza, au rang desquels s’illustra Ludovic le More, le commanditaire de la Cène du couvent de Santa Maria delle Grazie exécutée par le Vinci. Daniel Arasse, le premier, Carlo Pedretti et Alessandro Vezzosi, spécialistes du maître toscan, s’étaient penchés eux aussi sur ce panneau de peuplier représentant une Vierge allaitant l’Enfant et Saint-Jean, en évoquant une main vincienne mais ne s’étaient pas posé la question du modèle. Pour sa part Maike Vogt-Lüerssen affirme qu’il s’agit d’Isabelle d’Aragon (1470 /1524) fille du roi de Naples Alphonse II et de deux de ses enfants. Elle nous rappelle, après Serge Bramly dans sa célèbre biographie du Vinci, que l’épouse et très vite veuve de Giangaleazzo Sforza, devint une intime du peintre de la Joconde au sein de la Corta Vecchia, l’ancien palais ducal où logeaient ces deux illustres personnages. L’historienne allemande, vivant en Australie, situe l’exécution du tableau aux alentours de 1502-1503, ce que confirment les analyses scientifiques effectuées par le docteur Dominique Fromageot sur les pigments, du CNEP/CNRS dirigé par le professeur Jacques Lemaire.
C’est la première fois, qu’un spécialiste se prononce ouvertement sur l’autographie de cette Madone au fuseau. Dans un échange de correspondance avec les inventeurs du tableau, Vogt-Lüerssen leur demande de bien vouloir le faire connaître au monde.
Cette requête risque maintenant de s’avérer difficile. "
Je ne sais pas si le monde entier relaiera cette approche mais j'avais déjà exprimé des doutes sérieux sur le rapprochement de la Madone avec la Joconde et Isabelle d'Aragon, car telle est l'opinion que défend la dame. Elle passe sous silence un peu trop facilement le dernier témoignage que nous avons du vivant de Léonard: Le voyage du cardibal d'Aragon, l'oncle d'Isabelle, à Cloux. Quand son secrétaire, rédacteur de ce périple, nous parle des deux portraits, dont l'un est la Joconde, vus au Clos Lucé et à Blois, il ne s'exprime jamais sur un éventuel portrait de la nièce de celui qui court les cours d'Europe pour éventuellement coiffer la tiare. J'imagine mal un tel personnage ne pas le signaler. Et si la Joconde n'est pas Isabelle d'Aragon, alors la Madone n'est pas du Vinci...Mais ce n'est pas aussi simple.
Je comprends que F Leclerc et ses copainsaprès 10 ans aient envie d'entendre de la bouche de quelqu'un que ce tableau est de la main du maître, mais depuis que je m'occupe un peu de celui-ci je ne cesse de dire qu'il faut tenter d'en reconstruire l'historicité. Qui la commandé, qui l'a acheté, légué, vendu ou revendu, quand est-il catalogué pour la première fois etc.. Sans ce type d'informations les assertions de tel ou telle spécialiste ne sont que des assertions.
L’historienne spécialiste de la Renaissance et de l’héraldisme, est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages dont des biographies sur les Visconti et les Sforza, au rang desquels s’illustra Ludovic le More, le commanditaire de la Cène du couvent de Santa Maria delle Grazie exécutée par le Vinci. Daniel Arasse, le premier, Carlo Pedretti et Alessandro Vezzosi, spécialistes du maître toscan, s’étaient penchés eux aussi sur ce panneau de peuplier représentant une Vierge allaitant l’Enfant et Saint-Jean, en évoquant une main vincienne mais ne s’étaient pas posé la question du modèle. Pour sa part Maike Vogt-Lüerssen affirme qu’il s’agit d’Isabelle d’Aragon (1470 /1524) fille du roi de Naples Alphonse II et de deux de ses enfants. Elle nous rappelle, après Serge Bramly dans sa célèbre biographie du Vinci, que l’épouse et très vite veuve de Giangaleazzo Sforza, devint une intime du peintre de la Joconde au sein de la Corta Vecchia, l’ancien palais ducal où logeaient ces deux illustres personnages. L’historienne allemande, vivant en Australie, situe l’exécution du tableau aux alentours de 1502-1503, ce que confirment les analyses scientifiques effectuées par le docteur Dominique Fromageot sur les pigments, du CNEP/CNRS dirigé par le professeur Jacques Lemaire.
C’est la première fois, qu’un spécialiste se prononce ouvertement sur l’autographie de cette Madone au fuseau. Dans un échange de correspondance avec les inventeurs du tableau, Vogt-Lüerssen leur demande de bien vouloir le faire connaître au monde.
Cette requête risque maintenant de s’avérer difficile. "
Je ne sais pas si le monde entier relaiera cette approche mais j'avais déjà exprimé des doutes sérieux sur le rapprochement de la Madone avec la Joconde et Isabelle d'Aragon, car telle est l'opinion que défend la dame. Elle passe sous silence un peu trop facilement le dernier témoignage que nous avons du vivant de Léonard: Le voyage du cardibal d'Aragon, l'oncle d'Isabelle, à Cloux. Quand son secrétaire, rédacteur de ce périple, nous parle des deux portraits, dont l'un est la Joconde, vus au Clos Lucé et à Blois, il ne s'exprime jamais sur un éventuel portrait de la nièce de celui qui court les cours d'Europe pour éventuellement coiffer la tiare. J'imagine mal un tel personnage ne pas le signaler. Et si la Joconde n'est pas Isabelle d'Aragon, alors la Madone n'est pas du Vinci...Mais ce n'est pas aussi simple.
Je comprends que F Leclerc et ses copainsaprès 10 ans aient envie d'entendre de la bouche de quelqu'un que ce tableau est de la main du maître, mais depuis que je m'occupe un peu de celui-ci je ne cesse de dire qu'il faut tenter d'en reconstruire l'historicité. Qui la commandé, qui l'a acheté, légué, vendu ou revendu, quand est-il catalogué pour la première fois etc.. Sans ce type d'informations les assertions de tel ou telle spécialiste ne sont que des assertions.
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