« Le 23ème jour d’avril 1490 j’ai commencé ce livre et recommencé le cheval » LDV.
Le cheval dont il est question est un groupe équestre monumental à la gloire des Sforza, il est le pendant des Sforziades, ce panégyrique à la gloire du premier d’entre eux : Francesco ; il est le pendant du trombinoscope des ducs peints dans une salle du château de Milan. Pour légitimer leur pouvoir, les Sforce font feu de tous bois. Pour légitimer leur position à la cour les artistes aussi.
Traduite en langue vulgaire par Cristoforo Landino le De gestis Francisci Sphortiae de Simonetta est entre les mains de Léonard. Il peut y lire dans la préface rédigée par Francesco Puteolano une attaque virulente sur les arts figuratifs inférieurs aux lettres, à la littérature, pour glorifier et perpétuer la mémoire des grands de ce monde.
Le débat n’est pas nouveau, mais l’homme sans lettre, comme le Vinci se qualifie lui-même, se doit de réagir car sa position au sein des artistes rémunérés par le More reste fragile.
Pour réponde aux attaques il emploie la plume et rédige une série de textes sur la supériorité de la peinture versus la musique, la littérature, la sculpture. La dispute enflamme les esprits et des années plus tard, Vasari et Michel-Ange y participeront, mais là n’est pas sujet.
Le Paragone, une sélection de textes du Manuscrit A de l’Institut est né.
Si la Belle Princesse avait été de la main de Léonard, Puteolano l’aurait sûrement mentionné comme exemple ; je suppose.
Si la Belle Princesse avait été de la main de Léonard, celui-ci n’aurait pas manqué de comparer son portrait, plus éloquent à perpétuer le souvenir de la jeune fille, avec les lignes écrites à son sujet. Et là je ne suppose plus. Car Paragone veut dire comparaison, c’est l’essence même du procédé employé par Léonard pour se défendre.
Et le Paragone, ne contient aucune allusion de près ou de loin au portrait. C’est plus que troublant.
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