dimanche 3 mai 2009

Sur les traces de la Joconde.

La Madone de Laroque passera l'été à Tokyo. L'Europe n'ayant pas accepté son autographie vincienne, c'est en Asie qu'elle tentera d'obtenir notoriété, faute de légitimité.
Laissons de côté les éléments pour ou contre l'attribution au maître de la Joconde, le dossier peut être rouvert demain avec la découverte d'un document mentionnant son existence dans l'univers du maître (contrat, inventaire, testament etc.).
Rappelons simplement que personne aujourd'hui n'a prouvé quoi que ce soit.
En fait seuls les inventeurs et les médias s'intéressent encore au tableau. Les spécialistes s'en éloignent laissant au temps le temps de leur apporter de nouveaux éléments. Demain, dans un an, dans cent ans, jamais, peu importe sauf pour nos trois larrons.
Ils ont la foi du charbonnier, c'est l'élément moteur par excellence. Depuis leur rencontre avec Daniel Arasse ils sont sur les voies de l'art. Chineurs "professionnels" ils ont opéré une mue assez spectaculaire, se vouant corps et âme à ce tableau. C'est respectable voir admirable.
Leur travail relayé par les médias, ils se sont montrés assez malins pour les séduire sans jamais vendre leur âme au diable, c'est à dire : affirmer qu'il s'agissait d'un Vinci, porte ses fruits lentement mais sûrement (mention spéciale au Midi libre premier supporter du champion local). La télé et la presse leur ont permis de pousser les portes des spécialistes.
Vezzosi, Pedretti et autres Capasso sont allés au bout de leur savoir sans pouvoir aller au-delà de celui-ci. Ces périodes d'espoir puis de silence sont difficiles à vivre car le scénario se répète depuis 10 ans.
Ils ont su aussi ouvrir leur porte-monnaie pour payer des études nécessaires ou non. Pourquoi accepter une nouvelle analyse demandée par Pedretti , celle du CNRS avait déjà tout dit, en mieux ? Pourquoi des clichés "Lumière Technologie" qui n'apportent pas grand chose ?
Erreurs commises par celui qui veut bien faire, celui que la passion anime.
Fuji TV, y voit là une belle histoire et certainement un bon coup contre la NHK (la chaîne mécène de la Joconde).
Après un tournage en France et en Italie, Le Louvre s'est montré plutôt réticent paraît-il, 12 millions de téléspectateurs pour la Madone. C'est l'audience d'un match de coupe du monde de foot en France.
Fort de ce succès la TV nipponne pousse ses pions encore plus loin. Elle organise une expo à Tokyo, comme en son temps Malraux l'avait fait pour la Joconde. Difficile d'imaginer TF1 ou France télévision en faire autant.
Si le show est un succès, il fort à parier qu'ils n'en resteront pas là.
Ce tableau j'aimais l'imaginer rejoindre l'univers léonardesque ou léonardien, peu importe, par ses seuls forces Que neni, il en faut plus et visiblement il est tombé entre de bonnes mains. Les chose iraient plus vite si un milliardaire en était le propriétaire, mais l'histoire serait moins belle. C'est l'Asie qui se chargera peut-être d'en conclure la saga, profitant du travail effectué par le vieux continent. Je trouve celà un peu con, mais si le business n'a pas de frontière, l'art non plus.

Aucun commentaire: