Avant celui de Cennini, d'Alberti, de Léonard, de Vasari à extraire de ses Vite, de Dolce et de bcp d'autres encore, Aristote dans sa poétique s'exprime sur la peinture et les peintres de son époque, dont aucune oeuvre ne nous est parvenue (dommage). Pourquoi est-ce intéressant ?
En premier lieu certaines réflexions sont toujours d'actualité. Secondement ses idées sans être connues des peintres de la Renaissance, la Poétique n'est traduite et publiée qu'en 1548, sont partagées par les plus grands artistes, ce dernier mot n'existe pas encore à l'époque, des 15ème et 16ème siècle.
Evidemment nous ne sommes pas face à un traité à proprement parlé, mais à des réflexions assez pénétrantes pour nous guider encore devant une oeuvre contemporaine ou classique dans un musée, pour briller lors d'un vernissage, encore faut-il y être invité ;-), d'un dîner ou d'un tête à tête avec son chat. Il s'agit d'extraits explicites, mais implicitement Aristote brosse dans ses cours les caractéristiques d'une bonne tragédie, d'une bonne peinture, d'une bonne comédie, d'un bon film etc., d'un bon guide. Il suffit d'adapter les préceptes de cet ouvrage ésotériques, non destiné à la publication, à sa discipline et d'y réfléchir encore et encore.
- On aime regarder les images parce qu'en même temps qu'on les contemple on apprend et on raisonne sur chaque chose comme lorsque l'on conclut : cette image c'est lui. Si on se trouve
ne pas l'avoir vu auparavant[le modèle à imiter] , ce ne sera pas l'imitation qui procurera le plaisir, mais le fini dans l'exécution, la couleur ou une autre cause de ce genre.
- D'ailleurs les tragédies de la plupart des auteurs modernes sont sans caractères et, de manière générales, c'est le cas pour de nombreux poètes : de même en peinture, Zeuxis se trouve, de ce point de vue, en mauvaise position par rapport à Polygnote, car ce dernier est un bon peintre de caractères alors que la peinture du premier ne laisse aucune place au caractère.
- Si quelqu'un répandait au hasard les plus belles teintures [couleurs], il ne charmerait pas de la même manière que s'il dessinait une image en noir et blanc.
- Il faut imiter les bons portraitistes : ceux-ci en effet, en rendant la forme propre, peignent des portraits ressemblant mais plus beaux.
- Le poète est imitateur, tout comme le peintre ou tout autre faiseur d'images, il doit nécessairement toujours imiter l'une de ces trois situations : ou bien les choses qui ont été ou existent, ou bien les choses qu'on dit ou qui semblent exister, ou bien celles sui doivent exister.
- Du point de vue de la fiction l'impossible persuasif est préférable à ce qui n'est pas persuasif mais possible ; et peut-être est-il impossible qu'il y ait des hommes tels que Zeuxis les peignait, mais il les a peint en mieux, car ce qui sert d'exemple doit être supérieur.
Reste à faire le même travail sur les Politiques, mais on verra plus tard.
jeudi 18 octobre 2012
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