mercredi 5 novembre 2008

Madone de Laroque...c'est pas sérieux

Comme vous j'ai vu le reportage de TF1 réalisé sur la conférence de presse de "l'historienne germano-autralienne" affirmant haut et fort que le tableau est de la main du Vinci. Cette thèse date de 2007 à l'époque voilà ce que j'avais écrit : " Telle est en l’occurrence l’opinion de Maike Vogt-Lüerssen après avoir examiné cette œuvre découverte il y 9 ans en France dans un petit village des Cévennes.
L’historienne spécialiste de la Renaissance et de l’héraldisme, est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages dont des biographies sur les Visconti et les Sforza, au rang desquels s’illustra Ludovic le More, le commanditaire de la Cène du couvent de Santa Maria delle Grazie exécutée par le Vinci. Daniel Arasse, le premier, Carlo Pedretti et Alessandro Vezzosi, spécialistes du maître toscan, s’étaient penchés eux aussi sur ce panneau de peuplier représentant une Vierge allaitant l’Enfant et Saint-Jean, en évoquant une main vincienne mais ne s’étaient pas posé la question du modèle. Pour sa part Maike Vogt-Lüerssen affirme qu’il s’agit d’Isabelle d’Aragon (1470 /1524) fille du roi de Naples Alphonse II et de deux de ses enfants. Elle nous rappelle, après Serge Bramly dans sa célèbre biographie du Vinci, que l’épouse et très vite veuve de Giangaleazzo Sforza, devint une intime du peintre de la Joconde au sein de la Corta Vecchia, l’ancien palais ducal où logeaient ces deux illustres personnages. L’historienne allemande, vivant en Australie, situe l’exécution du tableau aux alentours de 1502-1503, ce que confirment les analyses scientifiques effectuées par le docteur Dominique Fromageot sur les pigments, du CNEP/CNRS dirigé par le professeur Jacques Lemaire.
C’est la première fois, qu’un spécialiste se prononce ouvertement sur l’autographie de cette Madone au fuseau. Dans un échange de correspondance avec les inventeurs du tableau, Vogt-Lüerssen leur demande de bien vouloir le faire connaître au monde.
Cette requête risque maintenant de s’avérer difficile. "

Je ne sais pas si le monde entier relaiera cette approche mais j'avais déjà exprimé des doutes sérieux sur le rapprochement de la Madone avec la Joconde et Isabelle d'Aragon, car telle est l'opinion que défend la dame. Elle passe sous silence un peu trop facilement le dernier témoignage que nous avons du vivant de Léonard: Le voyage du cardibal d'Aragon, l'oncle d'Isabelle, à Cloux. Quand son secrétaire, rédacteur de ce périple, nous parle des deux portraits, dont l'un est la Joconde, vus au Clos Lucé et à Blois, il ne s'exprime jamais sur un éventuel portrait de la nièce de celui qui court les cours d'Europe pour éventuellement coiffer la tiare. J'imagine mal un tel personnage ne pas le signaler. Et si la Joconde n'est pas Isabelle d'Aragon, alors la Madone n'est pas du Vinci...Mais ce n'est pas aussi simple.
Je comprends que F Leclerc et ses copainsaprès 10 ans aient envie d'entendre de la bouche de quelqu'un que ce tableau est de la main du maître, mais depuis que je m'occupe un peu de celui-ci je ne cesse de dire qu'il faut tenter d'en reconstruire l'historicité. Qui la commandé, qui l'a acheté, légué, vendu ou revendu, quand est-il catalogué pour la première fois etc.. Sans ce type d'informations les assertions de tel ou telle spécialiste ne sont que des assertions.

Aucun commentaire: